Dans ce cas… qu'est-ce que je vous prescris ?
Jeudi 2 décembre 2010

10 conseils de vie pour les enfants

On parle beaucoup de l’hygiène de vie chez les adultes, mais qu’en est-il pour les enfants ? Quelles sont les bonnes bases que l’on peut donner à nos enfants pour leur assurer un bon capital d’avenir ? Voici un petit tour d’horizon des recommandations en matière d’alimentation, de prévention des maladies et d’hygiène de vie.


- Sel : ne pas ajouter de sel aux plats est très important. Il est majoritairement éliminé par le rein, ce qui le fait travailler excessivement. Les reins sont chez les enfants en mode d’adaptation permanente aux changements de nourriture et ils n’ont pas l’habitude de filtrer autant de sel (notamment lors du passage lait –> solides). Saler, c’est diminuer d’un peu plus l’espérance de vie de ses reins et en conséquence augmenter ses risques de développer une hypertension artérielle (HTA). Cela marche aussi pour les adultes (pensez-y !). De plus, comme vous le savez probablement, les aliments sont naturellement salés, avec juste ce qu’il faut. Et concernant le goût, celui qui manque et qui fait que les adultes rajoutent du sel, si on ne s’y habitue pas tout petit, on en aura pas besoin une fois adulte. Ne laissez pas vos enfants vous imiter en salant le plat, vous ne leur rendez pas service.

- La viande : la viande pose le même type de problème que le sel en cela que les nombreuses protéines sont éliminées par le rein et le font travailler. Cela ne veut pas dire qu’il faut faire de vos enfants des végétariens car les protéines sont indispensables au bon développement de l’ensemble du corps, notamment au cerveau, mais cela veut dire qu’il faut faire attention aux quantités. Pour exemple, un enfant de moins de deux ans a besoin de 10g de protéines par jour ce qui n’est vraiment pas beaucoup ! A 4 ans : 15 g/j et pour un adolescent 45 g/j (on est loin des quantités contenues dans les hamburgers…).

- Fluor : carences d’apport dans l’alimentation, pensez à supplémenter vos enfants pour qu’ils aient des dents solides (attention toutefois à ne pas laisser la boite à portée de main, le fluor, ça a un bon goût et ça donne envie de tout manger d’un coup !).

- Brossage des dents : soyez impartial sur l’hygiène buccodentaire. Au minimum une fois par jour, le soir, dans l’idéal après chaque repas (à choisir entre petit-déjeuner et déjeuner, préférer petit-déjeuner). Vous n’imaginez pas le nombre de maladies qui sont favorisées à l’âge adulte par une mauvaise hygiène bucco-dentaire (dont certains cancers ! – ceux qui dépendent de l’alcool et du tabac).

- Vitamine D : le manque en vitamine D qui est probable chez l’adulte (voir article) est une réalité chez l’enfant. Tous les enfants ont besoin d’être supplémentés en vitamine D. Les recommandations officielles prévoient un apport jusqu’à 18 mois puis une ampoule de vitamine D tous les hivers jusqu’à 5 ans et pendant l’adolescence.

- Rythme alimentaire : le goûter de 10h n’est plus recommandé chez les enfants. On en arrive à 4 repas : petit-déjeuner, déjeuner, goûter (produit laitier ou fruit, ça peut vous paraître triste mais en même temps si on prend de bonnes habitudes au début, elles restent en mémoire) et dîner.

- Vaccins : en dépit de la polémique, je vous conseille très fortement de faire vacciner vos enfants car on voit encore trop souvent des enfants qui ont des séquelles de maladies pour lesquelles un vaccin existe. Il n’y a qu’un seul vaccin obligatoire à l’heure actuelle : DT-polio (triple vaccin contre la diphtérie, la poliomyélite, et le tétanos). D’autres sont très fortement recommandés :

  • Rougeole-oreillons-rubéole (ROR triple vaccin) dès 1 ans
  • Hépatite B (dès deux mois) peut-être celui sur lequel j’insisterai le plus car infection sexuellement transmissible,
  • Tuberculose (qui n’est pas prête de disparaître)
  • Coqueluche (dès 2 mois) responsable d’une toux qui peut devenir asphyxiante
  • Méningocoque C (dès 1 an) responsable de méningite (infection des enveloppes du cerveau, voire du cerveau lui-même)
  • Haemophilus (dès deux mois) responsable d’infections respiratoires pouvant mener à une asphyxie
  • Pneumocoque (dès deux mois) responsable d’infections multiples, notamment respiratoires
  • et papillomavirus HPV chez la jeune fille dès 14 ans, responsable du cancer du col de l’utérus.

Pour limiter le nombre d’injections, certains vaccins sont disponibles en association (exemple : DT-polio + Haemophilus + coqueluche + hépatite B). Si vous n’êtes pas convaincus, allez faire un tour dans les pays en voie de développement, il n’y a rien de mieux pour se désoler de l’absence de vaccination.

- Sommeil : régularité des horaires de coucher. Soyez intransigeants ! Plus c’est régulier et moins l’enfant rechigne à aller se coucher. Les rituels sont tout à fait acceptables voire nécessaires, mais ils ne doivent pas s’éterniser ni changer. 5 minutes d’histoire, bisou, doudou et la suite demain (plus facile à dire qu’à faire, mais vraiment utile et préventif des insomnies à l’âge adulte).

- Médicaments : attention à l’automédication ! Les organes d’épuration (foie, reins sont moins performants que les vôtres). En particulier, jamais d’anti-inflammatoires (aspirine, advil et tout ça même en sirop) chez un enfant de moins de 6 mois ! Précautions d’âge ou de dose également pour certains antibiotiques comme les tétracyclines (coloration des dents définitive) ou les aminosides (surdité). Ne jouez pas avec le feu, consultez un médecin ou demandez l’avis d’un pharmacien.

- Observation : ne négligez pas d’observer vos enfants, savoir noter un changement d’attitude et de comportement peut rendre bien des services pour savoir à quel moment s’alerter.

Vous l’aurez compris, une bonne hygiène dès le départ de la vie, ça aide à grandir dans de bonnes conditions. Toutes ces petites choses qui peuvent apparaître sous forme de détails à première vue, sont pour l’organisme autant d’acquis qui resteront pour le reste de la vie. Des habitudes dont l’organisme se souvient et qu’il aura plus de facilités à retrouver plus tard, même après l’adolescence.

Crédit photo : Corbis


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2 Réponses de “10 conseils de vie pour les enfants”

  1. Merci pour l’info sur Twitter
    Des conseils basiques mais primordiaux. Petit point sur la nourriture, ne pas (trop) s’affoler si nos mini-nous ne mangent pas forcément toutes leurs assiettes à chaque repas, du moment que dans la semaine le rapport est équilibré, cela suffit.
    Ça ne sert à rien de forcer et de se battre jusqu’à faire crier et pleurer tout le monde parce que l’assiette n’est pas terminée.
    C’est certain si l’enfant préfère le dessert au repas il faut savoir négocier, la moitié de l’assiette vaut mieux que rien du tout. Mais en cas de fatigue, de maladie ou tout simplement de peu d’appétit il faut savoir être conciliant.

  2. admin dit :

    Très bon commentaire de complément, merci ! Dis moi tu m’as l’air d’être bien renseigné sur la question, ça fait plaisir. Je partage totalement ton avis sur l’alimentation, tout comme les adultes, les enfants ont de bonnes réserves. Un repas en moins est bien moins grave que l’inverse ! Je confirme également le concept d’équilibre alimentaire sur la semaine, c’est un mode de pensée très utile pour évaluer la qualité de ses apports.
    Ravie de t’avoir comme lecteur :)

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