Rares sont ceux qui aiment aller à l’hôpital. Logique me direz-vous, car s’il faut s’y rendre, c’est généralement que l’on est potentiellement malade ou que l’on doit rendre visite à quelqu’un qui est hospitalisé ce qui n’est pas souvent réjouissant (sauf naissance !). Mais en pratique, la peur des hôpitaux est-elle fondée ?
La peur première de l’hospitalisation est de ne pas y survivre ! Cette idée bien ancrée, qu’à « l’hôpital on meurt » reste d’actualité. Pourtant, dans la réalité, hormis quelques services bien ciblés qui accueillent les cas « critiques » tels que les services de soins palliatifs et de réanimation/soins-intensifs, il y a peu de morts. J’avais également cette idée de mortalité élevée dans les hôpitaux, mais en trois ans d’externat je n’ai pas assisté à une seule mort « en direct ». Même en réanimation, où je m’étais préparée à psychologiquement accuser le coup, peut-être trois patients sont morts dans mon unité en un mois (donc cas extrêmes). Je ne sais pas à quel point ça vous semble beaucoup, mais pour moi, c’était franchement surprenant en regard de toute la polémique de « mortalité hospitalière ».
Une autre peur notable est celle de l’infection nosocomiale (c’est à dire une infection que l’on va contracter en plus de la raison pour laquelle on est hospitalisé). Cette peur en revanche est bien plus justifiée et pour ce sujet, j’ai pu observer l’effet inverse par rapport à mon « préjugé sociétal pré-établi ». Je pensais que c’était rare mais en fait, ce qui est rare ce sont les services où il n’y a pas d’infection nosocomiale ! Pratiquement tous les services ont une à deux chambres en isolement contact (obligation de mettre gants+blouse jetable+/- masque avant d’entrer) pour tenter de limiter la dissémination. La conséquence de ces infections n’est pas forcément grave pour le patient, mais par contre elle est à l’origine d’un surcoût important pour la société car on est obligé de rester hospitalisé le temps d’éradiquer le germe, ce qui se fait au prix d’une antibiothérapie puissante et prolongée. Souvent les patients sont guéris mais doivent rester une à deux semaines de plus le temps d’être « décontaminés ».
Les autres peurs tiennent plus à des angoisses personnelles. Elles peuvent être liées à des événements passés qui ont été associés au symbole « hôpital » qui devient l’origine du problème, donc l’éviter, c’est éviter le problème/la maladie/la mort. On assiste dans cette catégorie, à une réaction totalement paradoxale où les gens préfèrent mourir plutôt que d’aller à l’hôpital et… c’est plutôt courant !
L’autre versant des angoisses personnelles est celle qui naît naturellement à l’idée de devoir subir des examens dont on a à peu près rien compris du déroulement et de l’intérêt (ou pire d’être opéré). Là, il n’y a pas de contre-argument à apporter car c’est bien légitime. Le meilleur moyen de faire un peu diminuer la pression est de harceler l’interne ou le médecin pour qu’il apporte des explications satisfaisantes et/ou d’être fan de relaxation.
Se rendre à l’hôpital n’est jamais une action neutre, même lorsqu’on y travaille, car c’est un univers qui expose obligatoirement à la souffrance, que ce soit de manière visuelle ou sous-entendue. Et pour cause, la souffrance d’autrui reste dérangeante, elle fait écho avec la nôtre et nous questionne sur nos propres réactions ; notre manière de la gérer et de la faire taire… peut-être trop souvent.
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Avec mini-moi premier du nom, je suis déjà allé 2 fois aux urgences en moins de 2 ans, plus pour nous rassurer nous qu’autre-chose puisqu’au final, à part des bobos, rien de bien grave.
Il faut savoir rassurer, passer en mode « comique », jouer avec l’environnement, prendre ce qu’il faut pour qu’il se sente un peu « chez lui » dans la chambre (doudou, jeu, console, etc.) et lui dire (avouer) que papa et maman ont déjà été aussi à l’hôpital et que nous sommes toujours là, donc pas de panique !