Il existe plusieurs signes qui permettent de faire la différence entre une impuissance d’origine physique (physiologique) et une impuissance psychologique (psychogène). Bien entendu, dans la vie les choses sont rarement noires ou blanches, il est possible que plusieurs causes soient responsables de l’impuissance, mais dans cet article, nous allons essayer de faire la part des choses !
Mécanismes de l’érection et de l’impuissance
L’érection se produit suite à un stimulus visuel/psychique ou physique. Le cerveau envoie le signal d’augmenter le débit sanguin (la quantité de sang) au niveau des corps caverneux du pénis (cf. photo “corpora cavernosa”). Ceux-ci se remplissent de sang, provoquant l’érection puis le retour veineux (c’est à dire l’évacuation du sang du pénis vers la circulation générale) est momentanément “interrompu”, le temps du rapport sexuel ou de la persistance de la stimulation, puisque l’objectif est de maintenir une certaine rigidité. Lorsque la stimulation cesse, le cerveau envoie le signal de lever le blocage du retour veineux et le surplus de sang retourne au reste de la circulation sanguine.
L’impuissance se produit lorsqu’une ou plusieurs des commandes connaît un dysfonctionnement. Si c’est la commande psychique, on parle d’impuissance d’origine psychologique et si c’est la commande neurologique, vasculaire ou hormonale, il s’agit d’une impuissance d’origine physiologique.
Quelle est la cause de l’impuissance ?
L’impuissance est plutôt d’origine psychologique si :
- les érections spontanées matinales sont conservées
- apparition de l’impuissance de manière soudaine (du jour au lendemain)
- disparition du désir
- possibilité d’obtenir des érections par masturbation
- variabilité de l’impuissance selon les partenaires
- apparition d’une érection qui se maintient au moins 5 minutes
- bien entendu si vous avez des soucis personnels qui vous envahissent l’esprit /stress mais également fatigue
L’impuissance peut-être liée à un problème physique si :
- apparition de manière progressive sur plusieurs mois, rapports satisfaisants de plus en plus difficiles à obtenir
- érection totalement impossible, disparaissant rapidement, maintenue bien moins de 5 minutes
- éjaculation sur une verge molle
- persistance du désir mais impossibilité physique d’avoir une érection
- diabète : celui-ci si il est mal équilibré, “caramélise” les nerfs qui donnent l’ordre de l’érection au reste au pénis.
- tabac : fumer diminue la taille des vaisseaux du corps (artériopathie). Au fur et à mesure des années de tabagisme, le sang parvient moins bien dans (toutes) les extrémités du corps. Pour les jambes, on parle d’AOMI (artériopathie des membres inférieurs), pour le reste, vous avez deviné
- alcool : celui-ci joue sur le système nerveux, soit le cerveau. En cas de prise d’alcool, l’ordre de l’érection est inhibé.
- les médicaments tels que ceux contre l’hypertension artérielle (béta-bloquants par exemple), les anti-dépresseurs, les neuroleptiques. Si vous avez un doute, les effets secondaires sont précisés sur la notice du médicament, sinon demandez à votre médecin ou pharmacien.
- opération chirurgicale d’une zone à proximité comme une opération du bassin (bas-ventre), de la prostate (à ce propos sachez que les recommandations ont changé concernant le dépistage du cancer de la prostate : celui-ci n’est plus recommandé depuis avril 2012).
- obésité (pour savoir si vous êtes obèse, calculez votre Indice de Masse Corporelle : poids en kg/(taille² en m), un résultat supérieur à 30 correspond médicalement parlant à une obésité). L’obésité correspond en partie à un surplus de graisse dans le corps. Or, les cellules graisseuses fabriquent des hormones… féminines (œstrogènes) ce qui chamboule les hormones masculines qui sont moins efficaces.
- problème hormonal : un taux de testostérone bas ou une prise de médicaments qui jouent sur les taux d’hormones peut être en cause (équivaut à une castration chimique).
- radiothérapie/rayons X (traitement du cancer) : surtout si les rayons sont envoyés au niveau du bas ventre à proximité des organes génitaux.
Que faire ?
Dans le cas où l’impuissance est d’origine psychologique, pas de panique vu que les choses sont théoriquement temporaires pour peu qu’il n’y ait pas de cause physique associée. Tous les subterfuges psychiques afin de se reconnecter à son désir sont les bienvenus pour aider.
L’hygiène de vie comme vous l’avez compris a également son importance : en plus des effets négatifs sur les érections de l’alcool, du tabac et du manque de sommeil, une mauvaise hygiène de vie est également à l’origine de multiples maladies qui favorisent l’impuissance. Le diabète, l’hypertension, les cancers, la dépression etc. tout ceci étant à la fois directement à l’origine de l’impuissance mais également indirectement en raison des médicaments qui traitent d’un côté la maladie mais créent d’autres problèmes de l’autre.
En cas d’impuissance d’origine physique, plusieurs solutions et traitements sont disponibles, mais nécessitent généralement la prescription d’un médecin. On peut soit se diriger vers des médicaments (type viagra), soit vers des injections à faire directement dans le pénis (ça peut faire peur à la lecture mais ce n’est pas si effrayant en pratique, ce sont de petites aiguilles, un peu comme celles de l’insuline dans le diabète). Enfin il existe également des traitements mécaniques avec des sortes de pompes qui vont créer une dépression afin de “forcer” l’arrivée de sang dans le pénis, puis on bloque la fuite du sang, soit, en dernier recours, on remplace le mécanisme naturel mais qui n’est plus fonctionnel par une prothèse pénienne. Certes, ce n’est pas très engageant de prime abord, mais les résultats semblent être au rendez-vous.