C’est le genre de nouvelle qui ne va pas faire la une des journaux. Parce que dire que des médicaments sont finalement inefficaces, cela n’arrange les recettes des laboratoires, alors que cela peut éviter des effets secondaires inutiles aux patients qui les prennent « pour rien ». J’ai appris cette nouvelle très intéressante par le biais d’un des membres du Formindep. Un document officiel annonce, après réévaluation, que les médicaments anti-Alzheimer ont une efficacité quasi-inexistante et qu’il vaut mieux s’en passer. Un document précieux à transmettre à tous les médecins qui s’occupent de vous ou de vos proches.
Un document officiel
Voici une copie du résumé du document.
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Pour la version complète du document, cliquez ici.
Comme vous pouvez le lire, tous les médicaments actuellement prescrits pour ralentir l’évolution de la maladie d’Alzheimer et sur lesquels nombre de famille fondent souvent beaucoup d’espoir, sont actuellement reconnus comme étant inefficaces au long cours. En d’autres termes, même si un bénéfice peut être observé dans l’année suivant son introduction, ce bénéfice touche un pourcentage infime de personnes et ne semble pas se maintenir ni améliorer le pronostic de la maladie au-delà d’un an.
Les noms des marques sont : Aricept, Reminyl, Exelon, Ebixa.
Les noms des molécules sont : donépézil, galantamine, rivastigmine, mémantine.
En y ajoutant les effets secondaires, on arrive à une balance “bénéfices-risques” défavorable, qui permet d’envisager un arrêt de ces médicaments sans aucun regret.
Si vous connaissez des personnes qui prennent actuellement ces médicaments pour une maladie d’Alzheimer, n’hésitez pas à soumettre ce document récent de la commission de transparence sur les médicaments au médecin qui les prescrit afin de lui permettre de réévaluer l’intérêt de ce type de traitement, et de l’arrêter pour éviter des effets secondaires inutiles voire dangereux de ces molécules.
Chez les personnes âgées, la prescription de médicaments doit se faire à l’économie. On ne doit prescrire que l’essentiel pour préserver la qualité de vie. Toute molécule inutile – comme les anti-Alzheimer – doit être évitée pour limiter les effets secondaires. Moins de médicaments inutiles, c’est moins de risques de confusion et de dégradations inexpliquées chez les personnes âgées.
Merci de relayer ce message dans votre entourage et auprès des médecins… qui ont souvent peur d’arrêter des traitements qui ont été prescrits par des confrères !
Merci à Philippe Masquelier et Jean-Benoit Chenique pour leur travail d’information.
Crédit photo : Mtsofan
Cette maladie est un vrai fléau… Quand est-ce qu’on arrivera à l’éradiquer ? Très déçu d’apprendre que les médicaments censés aider n’aident en rien. Merci pour cet excellent blog, j’en apprends tous les jours.
Je me permets un lien vers mon blog, qui traite d’un sujet auquel je suis attaché : http://cialis-impuissance.over-blog.com/
Bonne lecture et encore merci.
Ben oui ça ne sert à rien et en plus c’est iatrogène ! Il y a encore peu de temps je n’osais pas modifier les ordonnances des GRANDS SPÉCIALISTES prescripteurs de ces molécules. Depuis, je m’y suis mise après découverte de bradycardie ou après discussion avec l’entourage quand la personne ne détient plus son libre arbitre. J’interromps le traitement. Après tout, pour les paperasses et autres emmerdes administratives on loue notre rôle de médecin traitant alors je souhaite investir ce rôle de coordination des soins pour les questions de traitement. Quelle n’est pas ma surprise de constater que les gériatres, lors de la visite annuelle (recommandée par eux car je n’y tiens pas particulièrement), represcrivent le truc que j’avais abandonné. Ah les enfoirés. La dernière qu’on m’ait faite c’est de diminuer le traitement bétabloquant de la patiente pour pouvoir remettre l’exelon ou autre cousin! Elle avait son traitement béta- depuis des années sans bradycardie notable. Au vu des études publiées il faut être sacrément con (vaincu) pour agir de la sorte. Ça relève presque de la Foi, à 100 lieues de l’EBM en tout cas.
J’avais déjà pensé envoyer une photocopie des articles de prescrire aux gériatres du coin, la lecture de votre texte va me convaincre.
Bon vent
Votre article m’a inspiré. Merci pour le bon travail.