Quoi de plus facile que d’aller s’installer dans la salle d’attente de son médecin dès qu’un signe inhabituel se manifeste en nous ? Pourtant, loin d’avoir réponse à tout, les médecins sont aussi et surtout des êtres humains ce qui crée par définition des inégalités au niveau des soins qu’ils vont proposer. Si vous pouvez vous passer au maximum d’aller rendre visite à votre médecin, je ne peux que vous le conseiller et voici pourquoi !
Raison n°1 : Les conflits d’intérêts
Grand thème d’actualité il n’en est pas moins une triste réalité quotidienne. Consulter un médecin à l’hôpital, c’est quasiment systématiquement consulter un médecin concerné par les conflits d’intérêts. Consulter un médecin en ville, à peu de choses près la même histoire. Qu’est-ce qu’un conflit d’intérêt au juste ? C’est un médecin qui s’est engagé auprès d’une firme pharmaceutique pour prescrire un traitement/examen en l’échange d’une rémunération en nature ou monétaire. Diverses nuances sont possibles, tout en sachant que c’est tout le système de santé français qui est “construit” sur ce modèle d’encouragement à la prescription. Même la sécurité sociale “encourage” les médecins à faire certaines promotions en matière de santé (les dépistages organisés en sont un exemple) en l’échange de rémunération.
Les actes encouragés ne sont pas tous fondamentalement mauvais pour les personnes qui consultent, mais l’absence de formation critique des futurs médecins face aux méthodes mercantiles des entreprises fait que encore trop souvent les médecins ont une confiance quasi-aveugle dans les médicaments qu’ils prescrivent. Ce qui nous amène au second point : prescrire un médicament pour quelqu’un, ce n’est pas la même chose que d’avoir à le prendre soi-même.
Raison n°2 : Le concernement du médecin
Votre médecin ne sera jamais autant concerné que vous par votre propre santé, car il n’est pas vous ! Il ne pourra jamais mettre en œuvre autant de moyens que vous pourrez le faire, car vous disposez de vos ressources personnelles, de votre motivation, chose à laquelle il ne peut accéder, bien qu’il puisse l’encourager.
Au-delà de ce fait, il faut voir le contexte, l’environnement dans lequel s’inscrit la relation médicale aujourd’hui. S’adresser à un tiers, en l’occurrence un médecin pour prendre en charge notre santé, c’est dans l’idéal faire appel à son empathie, sa capacité à vouloir votre bien, mais malheureusement également faire appel à un service formalisé. La médecine étant tombée sous la coupe du rendement, du profit, du service, en somme de la “consommation”, le temps c’est de l’argent et le médecin devient alors un technicien.
Plus la technique s’immisce dans la consultation, moins il y a d’échange entre deux êtres vivants. La médecine conventionnelle incluant de plus en plus de technique, le médecin est inévitablement de plus en plus mis à distance de la personne dont il est sensé prendre soin. Il est alors accaparé par l’attente des résultats des examens, la concentration inhérente à leur réalisation etc. C’est autant d’implication en moins dans le lien de confiance établi, autant “d’excuses” pour ne pas se mettre à la place de celui qui est en face de nous.
Raison n°3 : Apprendre à se connaître
Ne pas s’en remettre simplement à son médecin, c’est aussi se donner l’opportunité et la possibilité d’apprendre ou de réapprendre à connaître son corps.
En imaginant un instant la vie comme si les médecins n’existaient pas ou n’étaient pas des valeurs sûres, certes notre stress augmente, mais si l’on passe au-delà de cette angoisse première, on se rend compte qu’il ne nous reste qu’une solution : prendre en charge nous-même notre corps pour qu’il reste en bonne santé ! A partir de là, et sans avoir de connaissances “scientifiques” il nous reste l’intuition et surtout : l’observation. L’observation est la clé même de l’acquisition des connaissances par soi-même. En prenant la peine de raisonner sur ce qui a précédé notre état actuel, on discerne très souvent les causes de nos problèmes. Au fond de nous, nous savons ce qui est bon pour notre corps ou non. Bien que chaque être soit différent, chaque être sait ce qui le rend différent et ce qui est bien dans l’éventail des possibles pour être en accord avec son corps.
Malheureusement, la perspective actuelle de tout médicaliser, de tout formaliser nous fait perdre notre confiance en nos propres capacités d’analyse de notre corps. Le corps apparaît comme une mécanique complexe faite d’une multitude de systèmes cardio-vasculaire, respiratoire, digestif, neurologique etc. que seuls une poignée de doctorants seraient capables de gérer en totalité au prix de mystérieux examens complémentaires et médicaments.
Cela est peut-être vrai en terme de guérison dans les cas de maladies à risque vital immédiat, mais pour le reste, la prévention n’a pas besoin d’années d’études, elle n’a pas non plus besoin d’un budget, elle a besoin de simplicité et d’écoute de soi.
Raison n°4 : Ne pas perdre son indépendance
La prévention, qui passe par le respect de son corps à travers un style de vie le moins nocif possible pour notre santé est le pilier de notre liberté en tant qu’être humain. Certes, nous ne pourrons jamais tout maîtriser, et il faut également savoir se pardonner à soi-même pour son humanité, mais rester indépendant du système de santé, du système sociétal actuel est à mon sens devenu un besoin nécessaire.
Personne n’ignore qu’actuellement notre société ; c’est à dire nous, nous questionnons sur notre avenir. Petit à petit on se rend compte que les sociétés que nous avons laissé construire sont un total non-sens pour notre survie à moyen et long terme. La santé et la médecine telles que nous les pratiquons n’échappent pas à ce paradigme : elles polluent, détruisent et font souffrir d’autres êtres vivants. Nos médecins font parti du système et le réflexe de déresponsabilisation de notre santé également. “Un problème ? Veuillez consulter votre médecin”, “en cas de doute, demandez conseil à votre médecin”. Cela n’est pas un bon exercice car petit à petit, nous oublions de penser par nous-même et nous perdons notre indépendance ; faisant ainsi le bonheur des “vendeurs de santé” de tous horizons.
A qui confier sa santé ?
La réponse est dans la question : il ne faut jamais confier à 100% sa santé à un tiers. Il faut toujours garder la main-mise sur un pourcentage de sa santé ; pourcentage proportionnel à la gravité de la pathologie.
En somme la responsabilisation de chacun par rapport à sa santé est l’objectif visé. Ce n’est qu’en devenant en premier lieu responsable de sa santé que l’on peut envisager un partenariat avec son médecin. Le partenariat est également de mon point de vue un grand service, paradoxalement “une preuve d’humanité”, que la personne qui consulte rend au médecin.
A force de voir des personnes qui s’en remettent “corps et âme” à leur médecin en cas de souci de santé, ces derniers ont pris la très mauvaise habitude de se croire tout permis en terme de prescription et de soins. Les médecins ont alors cédé à la facilité de reproduire exactement les schémas que leur formation universitaire leur avait suggérée. Mais je pense qu’aujourd’hui nous avons les moyens d’évoluer vers un partenariat pour les personnes les plus “fragiles” en terme de santé et pourquoi pas vers une indépendance pour les plus “résistantes”.
Cet article vous étonne, vous questionne ? Vos avis sont les bienvenus dans les commentaires
Crédit photo : Moyan Brenn
Bonsoir Ludivine,
Merci pour cet article, je partage également ce point de vue. Prendre soin de soi, agir en tant que responsable de sa santé, c’est il me semble la première règle de bon sens à mettre en oeuvre au plus tôt ! Observer ses symptômes et prendre du recul sur sa situation, voir si ces symptômes n’ont pas tendance à apparaître dans certaines circonstances par exemple, peut permettre aussi de ne pas répéter des erreurs ? Alimentation, repos, activité physique, santé mentale, autant de points à surveiller ! Tout est question d’équilibre… et le médecin, aussi attentionnée et réceptif soit-il, ne peut pas connaître toutes les arcanes de notre vie !
Merci encore !
Bonsoir,
Très bon article, effectivement les médecins ont beaucoup trop tendance à se croire tout permis et ne pas accepter de remarque de leur patient.
Connaissez vous la médecine prophétique ?
Bonjour Ludivine,
Voici un article qui fait VRAIMENT plaisir…Enfin quelqu’un qui admet qu’il y a conflit d’intérêt pour le médecin, face à son patient…
Cela fait des années que j’essaye de prêcher ce message autour de moi…
Je suis contente que cette hypocrisie commence à être révéler au grand jour … ne ce serait ce qu’avec le scandale du mediator…
Mais finalement, plus encore que celui du médecin, c’est aussi notre comportement à nous qui devrait être attentivement examiné : On ne supporte plus l’inconfort d’un rhume, d’un petit mal de gorge… Comment pourrions-nous alors supporter les grosses difficultés de la vie : Devenir vieux et moche, subir des deuils, etc… Alors les anxiolytiques, anti-dépresseurs et autres saloperies sont prescrit comme des bonbons à sucer… Et si nous acceptions simplement les choses de la vie …
Parler d’un partenariat, OK.
Mais en ce moment, je trouve que ce blog va trop loin. Rejetter le modèle de la médecine toute puissante ne doit pas, à mon sens, s’accompagner d’une ouverture sur tout et n’importe quoi (j’ai l’impression que l’on s’oriente vers des trucs carrément ésotériques, sans preuve).
Par exemple : « Au fond de nous, nous savons ce qui est bon pour notre corps ou non. »
Non, je ne suis pas omnisciente, je ‘suppose’ que certaines choses sont bonnes à court/moyen/long terme… mais je préfère qu’une grande étude m’apprennent que le tabac tue, même si des gens disent que ça leur fait du bien de fumer.
De même, il y a quantité de gens qui sont ravis d’aller manger tous les jours au fast food.
Idem pour ma posture ou mes taux de vitamines. Ce serait dommage d’apprendre des dégâts irréversibles à 60 ans parce que j’ai su trop tard que j’avais une mauvaise posture et une longue carence…
« chaque être sait ce qui le rend différent et ce qui est bien dans l’éventail des possibles pour être en accord avec son corps ». Idem, si une plante peut me guérir, je n’ai aucun chance de savoir laquelle si on ne me le dit pas.
Par rapport à la raison 3, je crois que c’est pour ça que le développement personnel connaît un essor depuis quelques années maintenant. A partir du moment où l’on se donne les moyens de se connaître soi même, nous sommes à même de comprendre les raisons physiques et psychiques de la maladie.
C’est admettre à demi mots qu’il n’y a qu’une personne qui connaît au mieux son état de santé actuel : le patient lui-même
Bonjour Ludivine,
Cela fait plaisir de lire un texte qui dénonce l’hypocrisie du système médical en France.
Je vais me permettre de faire un copier coller d’un passage de ton blog pour répondre à la caisse de sécurité sociale des travailleurs indépendants qui me harcèle sur le paiement de cotisations.
Il faut que les gens sachent que notre soi-disant système de maladie gratuit repose sur le lien étroit avec l’industrie pharmaceutique. Il est le premier client de cette industrie. Ensuite on oblige les gens à cotiser. Ce qui est redoutable est que nous n’avons pas le choix. Tous les entrepreneurs, le jour de démarrage de leur activité, reçoivent les charges sociales qui servent à financer les caisses de retraite et de sécurité sociale. Pas un seul centime de CA n’est réalisé : ensuite il faut batailler avec ces caisses.
Vivement le jour où nous allons sortir de ce cercle vicieux. Malheureusement les médecins font bien marcher cette machine.
Je répondrai à Mars, oui, les gens doivent se réveiller et se prendre en charge. Pour cela, il faut avoir la volonté de se former. S’occuper de sa santé soi-même, prend du temps. C’est aussi mon histoire personnelle que je raconte sur mon blog http://www.formationquantique.com. J’ai été comme tout le monde au départ et fait partie de la génération à laquelle les anti-biotiques étaient prescrits pour un tout petit rien.
En revanche je crois aussi que certaines personnes après s’être formées, aideront les autres à prendre en main leur santé, et seront présentes en cas de problème physique majeur.
“Un problème ? Veuillez consulter votre médecin”, “en cas de doute, demandez conseil à votre médecin”. Ludivine, cette petite phrase doit aussi être ajoutée par toutes les personnes qui sont dans le domaine de la santé naturelle, faute de quoi elles peuvent être attaquées par les autorités.
L’affaire des prothèses mamaires, va encore permettre de faire jaillir la vérité sur toute cette médecine. Comment peut-on vivre heureux et en paix dans une société qui ne cesse de couper les seins des femmes ?
A bientôt
Emmanuelle
Bonjour Ludivine.
C’est agréable de constater qu’une future généraliste met à plat le fonctionnement actuel de la médecine.
Oui je pense aussi qu’il ne faut pas s’en remettre totalement à son médecin. Malgré leurs longues études les médecins ne sont pas détenteurs d’une science exacte. J’ai fait l’objet moi-même de plusieurs erreurs diagnostiques.
Tout savant qu’il soit le médecin doit savoir écouter son patient et non simplement se retrancher derrière des examens et des prescriptions sous peine de se tromper.
Le patient sait souvent beaucoup de choses sur le pourquoi de sa maladie.
Personnellement j’ai dû consulter 3 chirurgiens orthopédiques avant de décider MOI quelle intervention me paraissait la plus logique. Les propositions étaient très différentes. Le ressenti corporel de mon problème m’a aidé à choisir le meilleur pour moi.
Je ne vois pas en quoi c’est irrationnel ou ésotérique d’écouter parfois son intuition. c’est nous qui habitons notre corps et qui sommes le mieux placés pour le comprendre.
Tu as pris une décision rationnelle, il n’y a effectivement rien de négatif à cela.
Ce qui me dérange, ce sont certaines paroles ou certains commentaires, par exemple, celui qui parle de « la médecine (sic) prophétique ».
Bonjour,
La « médecine prophétique » est une appellation usuelle pour les recettes traditionnelles de la médecine arabe que le prophète Mahomet a mis en valeur en suivant l’héritage grec.
Je l’ai découvert en m’informant sur la graine de nigelle (cumin noir d’Egypte, nigella sativa), nigelle que la science moderne commence à étudier et à valider les usages traditionnels…
Il y a bien d’autres habitudes qui relèvent pourtant du bon sens et que notre vie moderne a oublié, amenant certaines « maladies de civilisation » !
Le médecin reste indispensable : il est le seul habilité à poser un diagnostic.
Pour le reste, comme disait ma grand mère « chacun vit de son métier ! » à nous de nous en souvenir…
Il faut prendre ce post comme du poil à gratter et non pas une vérité applicable pour tout et par tous !
Je n’ai pas reconnu « mes » médecins généralistes dans cette description du médecin acoquiné aux labos.
Mais s’il est juste de rappeler qu’il ne faut pas déléguer toute sa santé au corps médical, il faut bien constater que la tendance est à l’abrutissement des masses à qui on répète à l’envi de laisser faire les « spécialistes ». Parce que les spécialistes savent et que nous, on ne sait pas.
Bonsoir.
Félicitation Ludivine pour cet article qui remet bien les choses en place.
L’intelligence dont tu fais preuve en sachant souligner les faiblesses de ton futur métier sera un atout lorsque tu exercera.
Amicalement,
Geoffrey
A propos des spécialistes de tout poil :
http://blog.ted.com/2011/02/21/how-to-use-experts-and-when-not-to-noreena-hertz-on-ted-com/
Je découvre votre blog, je trouve votre point de vue très intéressant et complètement à contre courant par rapport à la majorité des médecins. J’aime l’idée de prendre sa santé en main et de se sentir concerné, je pense que c’est très important, notamment pour les personnes ayant des maladies graves dont la guérison nécessite efforts et bon moral.
Pour le coup, je serai + d’accord avec Mars qu’avec les autres intervenants.
Et pourtant, j’essaie de prendre ma santé en main et de me passer au maximum des médecins. Mais il y a des fois où ce n’est pas possible.
Attention aussi à ne pas culpabiliser les patients, qui n’ont pas envie d’y être mais … qui y sont !
Peut être que vous pensez à deux médecines différentes, qui n’ont pas les mêmes buts, ni les mêmes fondements historiques ?
La médecine … dite traditionnelle
ne pas avoir besoin d’un médecin … ça renvoie aux textes de Platon, qui écrivait la même chose. Le médecin de l’époque ne se préoccupait pas forcément de santé physique, c’était celui qui en gros ramenait l’être dans l’harmonie. Notamment l’harmonie entre corps (physique, instinct de vie, pulsions de base), âme (émotions, rituels de reproduction, « coeur ») et esprit (faculté de trancher, de prendre la bonne décision). Cette forme de médecine, par chants, cérémonies, danses, extases, action de dormir dans un endroit sacré en attendant la transformation, etc. s’est transmise et est très présente encore dans le monde de l’islam, c’est bien décrit dans les livres de M. Albrecht par exemple.
C’est certainement présent dans d’autres cultures et d’autres religions aussi. C’était longuement expliqué aussi dans un livre « Principes de la medecine selon la tradition – Andres Gilles »
Bref, c’est une façon de redevenir « humain », et mieux vaut, selon plusieurs auteurs, ne pas avoir besoin d’un médecin pour y arriver.
Je ne sais pas du tout si ça marche ou pas, si c’est vrai ou pas, mais par contre c’est une médecine qui se veut au dessus des besoins physiques, et vite source de dérives j’imagine.
Et puis j’ai croisé des gens qui refusaient peu ou prou la médecine, sur ces bases ou d’autres, c’était + souvent une peur déguisée en volonté d’autonomie, avec parfois des résultats santé un peu effrayants.
La médecine pour diagnostiquer et soigner les maladies :
La médecine que vous étudiez n’est pas la même, elle vise à préserver la vie, et la santé physique aussi bien que mentale. Il y a bien sûr plein de dérives techniques et financières qui ne sont pas dans l’intérêt du patient : statines qui accroissent le risque d’avoir un diabète de type 2, sommes financières allouées à des molécules au détriment de la recherche clinique sur les modes de vie. Il est dommage par ex. qu’aucune étude clinique randomisée en double aveugle n’ait été conduite sur les relations entre asthme et ingestion de gluten et/ou de produits laitiers, et la diminution des crises en stoppant ces aliments,ou encore sur la prévention du diabète de type 2 sur les mêmes bases, antidépresseurs prescrits à tort et à travers, etc.
Mais le médecin, vous demain, est souvent le seul à pouvoir poser un diagnostic, à juger du caractère d’urgence, à proposer un choix d’actions et de traitements. Tant pis s’il ne veut pas voir, malgré mes analyses, mon taux de visite chez lui, mon ressenti, que ma santé s’est considérablement améliorée depuis que je fais le régime Seignalet, sans soucis depuis 11 ans et demi, mais j’ai besoin d’un médecin qui constate avec moi que tout va réellement bien, que je ne suis pas dans une illusion de bonne santé.
Merci pour tous ces commentaires enrichissants ! J’ai volontairement rédigé cet article sous cette forme, non pas pour faire de la provocation en y introduisant des phrases « ésotériques » – comme n’ont pas manqué de les relever Mars et Olive verte – qui relèvent dans mon esprit plus de la spiritualité que de possibles pseudo-médecines ou autres notions religieuses ; mais plutôt pour titiller les esprits sur la limite de la liberté que nous pourrions demander vis à vis de notre santé.
En nous, se trouvent très souvent mélangés désir d’apprendre à gérer sa santé pour éviter les maladies de manière efficace, mais également la peur de se voir laissé à son « propre sort » en cas de pépin de santé. Globalement nous vivons dans une société où maladie et mort sont tabous et interdits (j’en reparlerai prochainement dans un article). En conséquence, il n’est pas de bon ton de se laisser mourir ni de refuser les traitements allopathiques. Pour autant, nombre d’entre nous adoptent paradoxalement des comportements auto-destructeurs tels que le tabagisme – qui n’améliore en rien notre santé – ou consomment de l’alcool ou autres substances créant une dépendance physique ; que j’explique pour ma part, essentiellement par le mal-être créé par la société de consommation qui nous assaille de tous les côtés.
Si j’ai créé ce blog qui vise principalement à traduire en des termes compréhensible les bases de la médecine que l’on m’a apprise, c’est justement pour que les personnes qui veulent bien me lire se sentent moins démunies par rapport à leur santé, mais aussi plus responsables des choix de style de vie qu’elles font. La médecine moderne ou allopathique n’est de loin pas la solution à tout. J’en fait l’expérience tous les jours. Poser un diagnostic est certes le rôle du médecin, mais savoir ce que l’on a ne va pas nous sauver. Je sais bien qu’il est à la fois insupportable et effroyablement culpabilisant de dire aux gens qu’ils sont majoritairement responsables de leurs choix de vie, mais je dis également que les règles pour améliorer la santé de n’importe quelle personne sont accessibles à tous et intuitivement simples. La médecine est une des choses les plus aléatoires, les plus probabilistes qui existe et c’est bien pour cela que nous sommes obligés de faire toutes ces études d’observation sur les populations, pour dégager la tendance principale, car chaque personne réagit différemment à une action que l’on effectue sur sa vie, son corps.
J’en profite également pour rappeler que mon blog n’est pas le site de la HAS, ni d’un autre organisme officiel de santé. Je vous y parle en tant qu’être humain avant de m’adresser à vous en tant qu’interne, que médecin, car je n’aime pas la manière dont la médecine est actuellement structurée. Aussi dérangeant que cela puisse leur sembler, je n’aimerai pas à l’heure actuelle être prise en charge par la majorité de mes confrères. Pour toutes ces raisons je prône la prévention, la responsabilisation, qui est le seul moyen à mon sens de retarder le plus possible la dépendance au système de santé et aux industries pharmaceutiques.
Je comprends bien que cela en choque plus d’un, que ceux qui sont attentivement soignés par leur médecin et utilisent au quotidien médicaments et autres produits de santé se sentent obligés de rejeter mes propos. Je ne suis pas là pour les culpabiliser, mais pour tenter de rendre attentifs sur le fait que la santé n’est pas QUE l’affaire des médecins et que les observations de malades montrent que ce sont les patients les plus alertes, les plus concernés par leur santé et qui n’obéissent pas « aveuglément » à leur médecin sans chercher à comprendre, qui s’en sortent le mieux, qui survivent le mieux. Certes, nous avons besoin des médecins, non pas pour prendre en charge notre santé de A à Z, mais plutôt pour nous enseigner, nous éduquer sur ce qu’est la santé et comment la préserver, la restaurer tout au long de notre vie.
Ludivine Dernier article…Le paradoxe de la nutrition en médecine
Bonjour Ludivine, bravo pour cette article qui va à l’encontre de ce que l’on nous prêche en permanence concernant la médecine.
Johann
[...] ou la vie, à publié un article très intéressant et assez polémique ( je trouve) intitulé 4 raisons de ne pas laisser sa santé aux mains de son médecin… que je vous invite fortement à [...]
Un article plein de sens, d’autant plus qu’il est écrit par un futur médecin, merci!
Il est parfois effarant de voir le manque de discernement des gens, à se goinfrer de médicaments dont ils n’ont pas besoin…
Bonjour Ludivine, ça me fait plaisir que quelqu’un du métier parle ainsi !
Quoique nous fassions sur cette terre comme activité, nous devrions toujours garder à l’esprit d’aider son prochain le plus sainement possible et ne pas se croire des demi-dieux car nous occupons une place importante.
Personne ne nous apprend à penser par nous même et c’est bien dommage.On croit souvent qu’avec quelques médicaments tous nos bobos vont partir comme par magie, alors que ce sont parfois des appels au secours de notre corps…écoutons le…écoutons nous…
Encore merci pour cet article..
zenie
Très bon article, je pense qu’on devrait payé contre médecin le jour ou on est geri comme ça ils nous écoutèrent et ferait plus attention a votre santé!
Très bonne article.
Effectivement, il y a toujours un coté « Business » caché avec un medecin
Attention, il existe quand meme des médecin de bons médecins
il ne faut pas tout catégoriser non plus !
Une autre manière de voir la medecine et une fois de plus de se rendre compte que même dans ces secteurs qu’on peut croire « honnête » ce n’est finalement que l’argent qui dirige tout ça …
Mais comme le dit « RIO Bougyues », il ne faut pas généraliser… on peut encore tomber sur des bons
Merci pour avoir fait ce site qui correspond tout à fait à ce que je pense.
J’ai bien compris que cet article avait pour but de « titiller les esprits ». Mais donner des exemples concrets de nos propres expériences, n’est-ce pas finalement plus pertinent, constructif et juste, que de présenter les choses de manière manichéenne?
Et moi qui pensais que ce n’était qu’un phénomène camerounais!!!!
Je suis tombée un peu par hasard sur votre blog, j’ai lu un article, puis deux, puis trois, et j’ai fini par arriver sur celui-ci. Il m’a immédiatement fait penser à un livre que je lis en ce moment : « Nemesis médicale » de Ivan Illitch, qui met l’accent sur cette dépendance à l’univers médical. Le livre date de 1972…
Bravo pour ce blog intéressant et courageux
Bonjour Ludivine : J’ai lu avec intérêt votre article qui détaille bien le problème médical et les rapports de patient à médecin. J’ajouterai ceci : Tout se passe encore comme au temps des « chamanes » ou des « sorciers ». la médecin a un savoir OFFICIEL, qui lui donne, un pouvoir presque sans limite sur le malade, d’autant plus si celui-ci est plus ou moins ignorant, confiant, anxieux et j’en passe. Actuellement, Internet a mis à portée de tous ceux qui veulent un peu réfléchir sur leurs problèmes de santé, une masse d’informations plus ou moins exactes ou parfois fantaisistes ( c’est à dire prêchant pour certaines idéologies ou théories fumeuses ) mais enfin elles ont le mérite d’exister et de permettre de poser des questions à son médecin à condition que celui veuille bien répondre franchement ! Que penser d’un cardiologue qui vous a prescrit pendant des années des statines qui vous donnaient des douleurs atroces et qui vous répondait invariablement que » ça ne venait pas des statines, que c’était le protocole, que le congrès médical Américain auquel il avait été convié avait confirmé l’innocuité de ce médicament ( Crestor) et son efficacité etc.. »; et, lorsqu’enfin on arrête ce médicament inutile (ayant entrainé une baisse du cholestérol très en dessous de celui préconisé…) PLUS DE DOULEURS MUSCULAIRES et autres effets secondaires incapacitants, on le lui dit et il vous répond avec la plus mauvaise foi : »Je t’avais dit que j’en avait pris et que ça m’avait entrainé des douleurs musculaires… »(sic) alors qu’il m’avait affirmé exactement le contraire!!!!
Alors maintenant, en ce qui me concerne, confiance toute relative envers les médecins auxquels je demande de contrôler mon état général, et pour ma part je change mon mode d’alimentation pour éviter les erreurs que j’ai pu commettre auparavant. (Diète méditerranéenne préconisée par le Dr De Lorgeril).
Ce qui ne veut pas dire que je ne fait pas confiance dans la recherche médicale ( mon fils étant chercheur..)mais je prendrai plus de médicament prescrit qu’en dernière ressource!!! y en a marre de Bigpharma!