Bonjour et bienvenue ! Je m’appelle Ludivine, je suis interne en médecine générale et future généraliste. A travers ce blog, j'aimerais à la fois vous transmettre l'essentiel des bases pour bien comprendre votre corps et vous aider à mieux apprivoiser la logique du monde médical.
Comment peut-on devenir à ce point insensible à la violence institutionnelle de l’hôpital psychiatrique ? Avec ses internements contraints (grâce à une môman tellement soucieuse de l’état de son fiiiiston qui fume des joints et ne veut pas bosser…), avec ses électrochocs (on sait pas comment ça marche, mais ça les calme……. c’est prouvé que ça calme….) et ses camisoles chimiques ?
Quelle est la part de volonté de normalisation des comportements dans ce type d’internements ? Quelle est la part du rejet et de la mise sous traitement dans le passage à l’acte suicidaire ou l’acte de violence ?
Absolument effrayant, sidérant, choquant. Il y a des pays où celui qui entend des voix est un chamane, devient un personnage jouissant d’une haute considération. Bon, chez nous, les « civilisés », ça passe pas… On pourrait au moins être davantage dans la parole, dans l’écoute et dans le respect de ces gens.
La pathologisation extrême produit même son lot d’effets collatéraux : les membres de la famille qui souffrent mais qui se croient indispensables, qui évitent de titiller le gamin susceptible mais qui l’auront près d’eux à vie, hein, parce que « sa maman l’aime » et que cette emprise qu’elle a sur son gamin, quand bien même elle est parfois lourde à porter, elle y tient. C’est mieux que de voir son enfant trainer dans la rue avec des airs de zombie… Plutôt un drogué à la came officiellement distribuée sur ordonnance qu’on loser qui parle tout seul dans la rue… Et puis, elle devient importante, la môman, tout le monde va la plaindre et l’encenser d’être aussi forte et bonne…
Quant aux critères permettant le diagnostic de schizophrénie, je les trouve extrêmement préoccupants. Il y a plein de gens de mon entourage qui pourraient rentrer dans ces petites cases… Faut-il que je les dénonce au psy du quartier ? Que je convainque leurs parents qu’ils ne sont pas « normaux » et que, « pour leur bien » il faudrait les mettre à l’hôpital ?
Aïe!!!
J’allais encenser cette vidéo et là, je lis ce premier commentaire, avec tristesse.
J’ai publié cette vidéo il y a quelques temps déjà sur FB en y mettant la légende « Si vous avez une heure à perdre, elle ne sera pas perdue ».
La façon de mener ce documentaire et le présentateur lui-même m’ont fait sourire mais au final donne une certaine sincérité à la démarche.
Après la forme, le fond et là je suis très content de voir ces témoignages, notamment du David de Colmar ), et ils apportent bien plus qu’un docu TF1 sur les « fous-dangereux ».
Je n’ai pas pour habitude de critiquer les autres mais ton comm, Olyane est bien le discours de qqn qui n’y connait rien à la psychiatrie et qui se nourrit des plus grands clichés.
La violence est cruellement inhérente au monde de la maladie psychique (ce fût le sujet de mon mémoire) mais tu ne peux pas l’associer aux « internements conraints » comme tu dis.
« Ses internements contraints, ses électrochocs et camisoles chimiques » trois gros cailloux jetés dans la marre. Et puis quoi? Tu peux développer? Ah non, c’est vrai, tu ne peux pas. Quand on crois que les électrochocs ont pour effet ou pour but de « ‘les’ calmer »… on n’a certainement pas de quoi développer.
Le seul débat qui serait intéressant, c’est bien celui de la place et de l’image « du fou » dans la société et ses envies de normalisation, mais je ne peux pas entendre que le soin en psychiatrie et l’hôpital soit une machine à abétir ou une usine à zombies.
Ne t’inquiète pas, tu n’auras pas besoin de ‘dénoncer’ ton voisin. Il a pt-ê bien des troubles schizophréniques (comme 1% de la population) mais il n’y a que toi qui associes ça à une hospitalisation systématique (en y étant opposée, j’ai bien compris ton discours, tkt) et contrainte s’il vous plait!!.
Fini le temps des asiles tu sais. Je t’accompagnerais volontier sur mon lieu de travail. Tu y découvrirais des choses bien surprenantes.
Malheureusement je connais cette maladie, quelqu’un dans ma famille était schizophrène, elle a été hospitalisée pendant 20 ou 30 ans dans une clinique dite « ouverte », durant mon enfance je l’ai vu assez souvent car par le hasard des postes de mon père nous habitions près de sa clinique. j’ai été très marquée par cette femme, elle avait beaucoup de charme et de conversation; petite je ne comprenais pas trop, je savais qu’elle avait qqch de pas normal, elle ne travaillait pas, elle vivait dans un chateau avec des gens bizarres, elle en parlait toujours avec humour.
Elle aimait les fraises, ma mère lui en cueillait chaque fois. Elle aimait la dinde, ma mère cuisinait souvent de la dinde quand elle venait. Elle fumait beaucoup, elle ne parlait pas beaucoup, mais j’aimais sa présence, elle ne jugeait pas, elle était là, contente sans doute de sortir de sa clinique et de cotoyer des enfants, de bénéficier d’un soutien familial.A 16 h souvent il fallait la ramener car c’était « l’heure des médicaments », moi j’y allais avec ma mère, j’aimais aller voir ce grand chateau où semblait se cacher quelque chose d’inavouable.
Plus tard à 14 ans une tante m’a expliqué ce qu’avait cette personne de ma famille. Le voile s’est levé.
Plus tard encore elle a sauté par la fenêtre ; j’avais 16 ans peut être, je suis allée la voir à l’hôpital et je me souviens qu’elle avait le sourire même platrée de partout. Puis quelques années après elle s’est vraiment éloignée de la famille, elle ne voulait plus voir personne, et un jour de grand vent, en février 90, elle a sauté sous un train. La clinique a parlé d’un accident, mais moi je suis persuadée qu’elle a voulu en finir. La souffrance était trop forte. Le mystère reste, et la blessure est toujours là.
Merci pour ce morceau de vie, c’est troublant comme expérience. Nous avons encore des progrès à faire pour aider au mieux les personnes dites atteintes de maladies mentales. Merci pour ce témoignage.
Je n’ai pas cité le nom de la clinique car elle est très connue du monde psychiatrique. Je ne considère pas qu’elle ait fait du mauvais travail, elle est, je pense ce qui se fait de mieux en matière psychiatrique, milieu ouvert, activités variée, thérapie dite « institutionnelle », tous les malades sont censés participer à leur mesure aux tâches de la vie quotidienne.
J’ai discuté avec un psychiatre sur le suicide des schizophrènes, le moment redouté se situe vers l’âge de 40/50 ans quand le patient sait que la maladie ne partira pas, qi »il ne pourra plus jamais travailler, qu’il aura un traitement à vie et qu’il devra se contenter pour vivre de l’allocation handicapé. C’était le cas de ma parente, elle savait qu’elle ne pourrait jamais vivre seule ni se passer de son traitement ni de sa clinique.Elle avait 53 ans.
Le problème a été aussi que ses parents ne l’ont jamais soutenu. Elle est tombée dans la schizophrénie après ses études de kiné dans les années 70, son père n’a pas voulu qu’elle se marie et à partir de là tout a basculé.
Mon propre père, son cousin ne s’en est jamais remis. Il avait beaucoup voyagé avec elle, l’avait connu belle et prometteuse. Il ne pouvait admettre sa maladie même si elle venait à la maison. C’était ma mère qui s’en occupait quand elle venait.
Et se méfier des médias effectivement, la majorité des schizophrènes ne sont pas violents envers les autres. Pas plus que la moyenne des gens dits normaux !!!
Je pense justement, pour connaitre de trés près cette maladie, qu’Olyane à un regard trés perspicace. Les familles qui entourent le schizophrène se sentent souvent dépassées, elles ne comprennent pas sa souffrance ou simplement sa différence. Ce n’est certainement pas évident pour elles, pour personne d’ailleurs.
C’est important qu’ils puissent partager leur fardeau le temps d’une discussion, mais souvent ils le font pour rassurer et conforter leur bonne conscience et en revenant toujours à leur confort de vie diminué. La souffrance du schizophrène est détail incompris.
Si il n’est pas évident en tant que personne « normale » au quotidien de vivre avec un schizophrène, qu’es-ce que ça doit être quant on est schizophrène?
Etre schizophrène c’est être normal au fond de sois mais être en même temps perturbé par des sensations déviantes de la réalité. C’est trés lourd comme handicap, ça touche à l’intimité la plus profonde de l’être, celle qui nous permet de se sentir vivre et de se réaliser. A côté de ça avoir le diabète me parait un trouble léger (jusqu’au moment ou on a tout amputé, certes…).
J’ai la particularité d’avoir vécu les deux situations. D’abord d’être une personne normale avec mon grand frère schizophrène, puis d’être à mon tour à quelques années d’intervalle, diagnostiqué de schizophrène.
J’ai toujours eu l’impression de mieux le comprendre que les autres et j’ai put observer le manège des proches qui dans notre cas n’aidaient pas vraiment la personne fragile, sinon par contrainte de bonne conscience, mais au contraire, lui reprochaient sa déviance et la punissaient tacitement de ne pas être normale et d’empêcher leur rêve d’une famille idéale. Tout en se considérant victime aux yeux extérieurs et en passant pour des héros.
Mais il est toujours trop facile de juger et d’accuser, je doute que cela avance à quelque chose.
Par ailleurs La médecine occidentale, dans la psychiatrie du moins, à du mal à se regarder dans le miroir et à reconnaitre qu’elle est dépourvue de vraies solutions. Son travail n’est pas mal intentionné pour autant, mais il est nécessaire de mettre en question le résultat assez pauvre de son activité.
Il y-a d’une part la psychiatrie majoritaire qui tend de plus en plus à se conformer à l’industrie pharmaceutique. Industrie qui forme les médecins, définit les cases dans laquelle chaque patient doit être épinglé et peu enfin écouler lucrativement son stock de médicaments. Le psychiatre devient un robot distributeur entre l’industrie et le patient.
Il y-a d’autre part l’anti-psychiatrie, qui est un schisme de la psychiatrie majoritaire, datant des années 60. Ils essayent de soigner les patients pas seulement avec des médicaments mais en aménageant des structures de vie, en essayent de comprendre en profondeur cette différence, de s’adapter à cette différence et d’expérimenter au cas par cas, plutôt que de la combattre à grand renforts de molécules.
Arcalion en répondant au premier commentaire d’Olyane défend son métier, qui n’est certes pas évident.
Essayer avec sincérité d’aider les patients et de bien faire son métier avec le peu de moyens et de savoir faire qu’ils ont. Puis se retrouver montré du doigt comme une sorte d’inquisiteur qui s’occuperai de supprimer l’esprit des gens qui sortent des normes de notre société, c’est pas facile à digérer.
Du coup il réagis avec un certain mépris, posant des questions et faisant les réponses à la place d’Olyane pour affirmer qu’il n’y connais rien et ne peu que se taire.
Je trouve pour autant assez interessant ce qu’Olyane dit.
En effet la schizophrénie est loin d’avoir été profondément comprise et apprécié à sa juste valeur par notre société ou les institutions de santé.
Tu parlais de chamanisme, c’est bien la preuve qu’une approche spirituelle, où la dimension de l’esprit n’est pas réduite à des neurones et des composés chimiques, permet d’aller dans le bon sens. Les chamanes sont des personnes qui donnent sa juste place à ce qu’ici on appelle pathologie psychiatrique ou schizophrénie.
Ils ont un vrai rôle bénéfique dans leur société, bien loin des « zombies qui sortent de l’hôpital où on a pas les moyens de les garder enfermés ».
Une étude a montré que dans les société où la dimension spirituelle de l’être est encore cultivée collectivement, il y’a bien moins de cas de schizophrénie reconnus.
On ne peu pas aujourd’hui dire que notre société cultive la spiritualité, ce serrai plutôt le matérialisme et la compétition.
De même La médecine orientale donne beaucoup plus de place aux autres dimensions de l’être que le corps.
Le Yoga, la méditation, le Taï chi, l’accupuncture et compagnie, apportent un bien être et leur solution, sensiblement plus adaptés à un problème de cet ordre.
Les deux visions occidentales et orientales ne sont pas forcement incompatible, mais disons qu’en médecine occidentale, la plupart du temps, ça n’interesse pas ou ce n’est pas crédible, quand ça sort du domaine strictement scientifique.
Pour exemple, la psychanalyse freudienne trés ouverte au monde de l’esprit est en train d’être doucement remplacé par le comportementalisme qui essaye simplement de faire revenir le patient aux normes et habitudes de la société.
Pour finir, la voie occidentale de tente de soigner par les mécanismes de la matière, n’est pas dénuée d’intérêt et malgré tout ce qu’on peu dire, arrive à tempérer la maladie.
Il y-a tant à dire, mais surtout tant encore à apprendre de et sur la schizophrénie, qu’il faut explorer toutes les voies possibles…
J’espère que je n’ai pas été trop long, merci d’avoir lu et ne vous privez pas de réagir.
Ne pas avoir peur ? Mais c’est effrayant !
Comment peut-on devenir à ce point insensible à la violence institutionnelle de l’hôpital psychiatrique ? Avec ses internements contraints (grâce à une môman tellement soucieuse de l’état de son fiiiiston qui fume des joints et ne veut pas bosser…), avec ses électrochocs (on sait pas comment ça marche, mais ça les calme……. c’est prouvé que ça calme….) et ses camisoles chimiques ?
Quelle est la part de volonté de normalisation des comportements dans ce type d’internements ? Quelle est la part du rejet et de la mise sous traitement dans le passage à l’acte suicidaire ou l’acte de violence ?
Absolument effrayant, sidérant, choquant. Il y a des pays où celui qui entend des voix est un chamane, devient un personnage jouissant d’une haute considération. Bon, chez nous, les « civilisés », ça passe pas… On pourrait au moins être davantage dans la parole, dans l’écoute et dans le respect de ces gens.
La pathologisation extrême produit même son lot d’effets collatéraux : les membres de la famille qui souffrent mais qui se croient indispensables, qui évitent de titiller le gamin susceptible mais qui l’auront près d’eux à vie, hein, parce que « sa maman l’aime » et que cette emprise qu’elle a sur son gamin, quand bien même elle est parfois lourde à porter, elle y tient. C’est mieux que de voir son enfant trainer dans la rue avec des airs de zombie… Plutôt un drogué à la came officiellement distribuée sur ordonnance qu’on loser qui parle tout seul dans la rue… Et puis, elle devient importante, la môman, tout le monde va la plaindre et l’encenser d’être aussi forte et bonne…
Quant aux critères permettant le diagnostic de schizophrénie, je les trouve extrêmement préoccupants. Il y a plein de gens de mon entourage qui pourraient rentrer dans ces petites cases… Faut-il que je les dénonce au psy du quartier ? Que je convainque leurs parents qu’ils ne sont pas « normaux » et que, « pour leur bien » il faudrait les mettre à l’hôpital ?
Aïe!!!
), et ils apportent bien plus qu’un docu TF1 sur les « fous-dangereux ».
J’allais encenser cette vidéo et là, je lis ce premier commentaire, avec tristesse.
J’ai publié cette vidéo il y a quelques temps déjà sur FB en y mettant la légende « Si vous avez une heure à perdre, elle ne sera pas perdue ».
La façon de mener ce documentaire et le présentateur lui-même m’ont fait sourire mais au final donne une certaine sincérité à la démarche.
Après la forme, le fond et là je suis très content de voir ces témoignages, notamment du David de Colmar
Je n’ai pas pour habitude de critiquer les autres mais ton comm, Olyane est bien le discours de qqn qui n’y connait rien à la psychiatrie et qui se nourrit des plus grands clichés.
La violence est cruellement inhérente au monde de la maladie psychique (ce fût le sujet de mon mémoire) mais tu ne peux pas l’associer aux « internements conraints » comme tu dis.
« Ses internements contraints, ses électrochocs et camisoles chimiques » trois gros cailloux jetés dans la marre. Et puis quoi? Tu peux développer? Ah non, c’est vrai, tu ne peux pas. Quand on crois que les électrochocs ont pour effet ou pour but de « ‘les’ calmer »… on n’a certainement pas de quoi développer.
Le seul débat qui serait intéressant, c’est bien celui de la place et de l’image « du fou » dans la société et ses envies de normalisation, mais je ne peux pas entendre que le soin en psychiatrie et l’hôpital soit une machine à abétir ou une usine à zombies.
Ne t’inquiète pas, tu n’auras pas besoin de ‘dénoncer’ ton voisin. Il a pt-ê bien des troubles schizophréniques (comme 1% de la population) mais il n’y a que toi qui associes ça à une hospitalisation systématique (en y étant opposée, j’ai bien compris ton discours, tkt) et contrainte s’il vous plait!!.
Fini le temps des asiles tu sais. Je t’accompagnerais volontier sur mon lieu de travail. Tu y découvrirais des choses bien surprenantes.
Je suis infirmier en psychiatrie.
Malheureusement je connais cette maladie, quelqu’un dans ma famille était schizophrène, elle a été hospitalisée pendant 20 ou 30 ans dans une clinique dite « ouverte », durant mon enfance je l’ai vu assez souvent car par le hasard des postes de mon père nous habitions près de sa clinique. j’ai été très marquée par cette femme, elle avait beaucoup de charme et de conversation; petite je ne comprenais pas trop, je savais qu’elle avait qqch de pas normal, elle ne travaillait pas, elle vivait dans un chateau avec des gens bizarres, elle en parlait toujours avec humour.
Elle aimait les fraises, ma mère lui en cueillait chaque fois. Elle aimait la dinde, ma mère cuisinait souvent de la dinde quand elle venait. Elle fumait beaucoup, elle ne parlait pas beaucoup, mais j’aimais sa présence, elle ne jugeait pas, elle était là, contente sans doute de sortir de sa clinique et de cotoyer des enfants, de bénéficier d’un soutien familial.A 16 h souvent il fallait la ramener car c’était « l’heure des médicaments », moi j’y allais avec ma mère, j’aimais aller voir ce grand chateau où semblait se cacher quelque chose d’inavouable.
Plus tard à 14 ans une tante m’a expliqué ce qu’avait cette personne de ma famille. Le voile s’est levé.
Plus tard encore elle a sauté par la fenêtre ; j’avais 16 ans peut être, je suis allée la voir à l’hôpital et je me souviens qu’elle avait le sourire même platrée de partout. Puis quelques années après elle s’est vraiment éloignée de la famille, elle ne voulait plus voir personne, et un jour de grand vent, en février 90, elle a sauté sous un train. La clinique a parlé d’un accident, mais moi je suis persuadée qu’elle a voulu en finir. La souffrance était trop forte. Le mystère reste, et la blessure est toujours là.
Merci pour ce morceau de vie, c’est troublant comme expérience. Nous avons encore des progrès à faire pour aider au mieux les personnes dites atteintes de maladies mentales. Merci pour ce témoignage.
Je n’ai pas cité le nom de la clinique car elle est très connue du monde psychiatrique. Je ne considère pas qu’elle ait fait du mauvais travail, elle est, je pense ce qui se fait de mieux en matière psychiatrique, milieu ouvert, activités variée, thérapie dite « institutionnelle », tous les malades sont censés participer à leur mesure aux tâches de la vie quotidienne.
J’ai discuté avec un psychiatre sur le suicide des schizophrènes, le moment redouté se situe vers l’âge de 40/50 ans quand le patient sait que la maladie ne partira pas, qi »il ne pourra plus jamais travailler, qu’il aura un traitement à vie et qu’il devra se contenter pour vivre de l’allocation handicapé. C’était le cas de ma parente, elle savait qu’elle ne pourrait jamais vivre seule ni se passer de son traitement ni de sa clinique.Elle avait 53 ans.
Le problème a été aussi que ses parents ne l’ont jamais soutenu. Elle est tombée dans la schizophrénie après ses études de kiné dans les années 70, son père n’a pas voulu qu’elle se marie et à partir de là tout a basculé.
Mon propre père, son cousin ne s’en est jamais remis. Il avait beaucoup voyagé avec elle, l’avait connu belle et prometteuse. Il ne pouvait admettre sa maladie même si elle venait à la maison. C’était ma mère qui s’en occupait quand elle venait.
Et se méfier des médias effectivement, la majorité des schizophrènes ne sont pas violents envers les autres. Pas plus que la moyenne des gens dits normaux !!!
Je pense justement, pour connaitre de trés près cette maladie, qu’Olyane à un regard trés perspicace. Les familles qui entourent le schizophrène se sentent souvent dépassées, elles ne comprennent pas sa souffrance ou simplement sa différence. Ce n’est certainement pas évident pour elles, pour personne d’ailleurs.
C’est important qu’ils puissent partager leur fardeau le temps d’une discussion, mais souvent ils le font pour rassurer et conforter leur bonne conscience et en revenant toujours à leur confort de vie diminué. La souffrance du schizophrène est détail incompris.
Si il n’est pas évident en tant que personne « normale » au quotidien de vivre avec un schizophrène, qu’es-ce que ça doit être quant on est schizophrène?
Etre schizophrène c’est être normal au fond de sois mais être en même temps perturbé par des sensations déviantes de la réalité. C’est trés lourd comme handicap, ça touche à l’intimité la plus profonde de l’être, celle qui nous permet de se sentir vivre et de se réaliser. A côté de ça avoir le diabète me parait un trouble léger (jusqu’au moment ou on a tout amputé, certes…).
J’ai la particularité d’avoir vécu les deux situations. D’abord d’être une personne normale avec mon grand frère schizophrène, puis d’être à mon tour à quelques années d’intervalle, diagnostiqué de schizophrène.
J’ai toujours eu l’impression de mieux le comprendre que les autres et j’ai put observer le manège des proches qui dans notre cas n’aidaient pas vraiment la personne fragile, sinon par contrainte de bonne conscience, mais au contraire, lui reprochaient sa déviance et la punissaient tacitement de ne pas être normale et d’empêcher leur rêve d’une famille idéale. Tout en se considérant victime aux yeux extérieurs et en passant pour des héros.
Mais il est toujours trop facile de juger et d’accuser, je doute que cela avance à quelque chose.
Par ailleurs La médecine occidentale, dans la psychiatrie du moins, à du mal à se regarder dans le miroir et à reconnaitre qu’elle est dépourvue de vraies solutions. Son travail n’est pas mal intentionné pour autant, mais il est nécessaire de mettre en question le résultat assez pauvre de son activité.
Il y-a d’une part la psychiatrie majoritaire qui tend de plus en plus à se conformer à l’industrie pharmaceutique. Industrie qui forme les médecins, définit les cases dans laquelle chaque patient doit être épinglé et peu enfin écouler lucrativement son stock de médicaments. Le psychiatre devient un robot distributeur entre l’industrie et le patient.
Il y-a d’autre part l’anti-psychiatrie, qui est un schisme de la psychiatrie majoritaire, datant des années 60. Ils essayent de soigner les patients pas seulement avec des médicaments mais en aménageant des structures de vie, en essayent de comprendre en profondeur cette différence, de s’adapter à cette différence et d’expérimenter au cas par cas, plutôt que de la combattre à grand renforts de molécules.
Arcalion en répondant au premier commentaire d’Olyane défend son métier, qui n’est certes pas évident.
Essayer avec sincérité d’aider les patients et de bien faire son métier avec le peu de moyens et de savoir faire qu’ils ont. Puis se retrouver montré du doigt comme une sorte d’inquisiteur qui s’occuperai de supprimer l’esprit des gens qui sortent des normes de notre société, c’est pas facile à digérer.
Du coup il réagis avec un certain mépris, posant des questions et faisant les réponses à la place d’Olyane pour affirmer qu’il n’y connais rien et ne peu que se taire.
Je trouve pour autant assez interessant ce qu’Olyane dit.
En effet la schizophrénie est loin d’avoir été profondément comprise et apprécié à sa juste valeur par notre société ou les institutions de santé.
Tu parlais de chamanisme, c’est bien la preuve qu’une approche spirituelle, où la dimension de l’esprit n’est pas réduite à des neurones et des composés chimiques, permet d’aller dans le bon sens. Les chamanes sont des personnes qui donnent sa juste place à ce qu’ici on appelle pathologie psychiatrique ou schizophrénie.
Ils ont un vrai rôle bénéfique dans leur société, bien loin des « zombies qui sortent de l’hôpital où on a pas les moyens de les garder enfermés ».
Une étude a montré que dans les société où la dimension spirituelle de l’être est encore cultivée collectivement, il y’a bien moins de cas de schizophrénie reconnus.
On ne peu pas aujourd’hui dire que notre société cultive la spiritualité, ce serrai plutôt le matérialisme et la compétition.
De même La médecine orientale donne beaucoup plus de place aux autres dimensions de l’être que le corps.
Le Yoga, la méditation, le Taï chi, l’accupuncture et compagnie, apportent un bien être et leur solution, sensiblement plus adaptés à un problème de cet ordre.
Les deux visions occidentales et orientales ne sont pas forcement incompatible, mais disons qu’en médecine occidentale, la plupart du temps, ça n’interesse pas ou ce n’est pas crédible, quand ça sort du domaine strictement scientifique.
Pour exemple, la psychanalyse freudienne trés ouverte au monde de l’esprit est en train d’être doucement remplacé par le comportementalisme qui essaye simplement de faire revenir le patient aux normes et habitudes de la société.
Pour finir, la voie occidentale de tente de soigner par les mécanismes de la matière, n’est pas dénuée d’intérêt et malgré tout ce qu’on peu dire, arrive à tempérer la maladie.
Il y-a tant à dire, mais surtout tant encore à apprendre de et sur la schizophrénie, qu’il faut explorer toutes les voies possibles…
J’espère que je n’ai pas été trop long, merci d’avoir lu et ne vous privez pas de réagir.