De retour d’un voyage en Inde, je tenais à vous faire partager quelques moments qui m’ont touchée et inspirée quant à la ligne directrice que je m’efforce de suivre dans ma vie et pour mon blog.
Cet article sera un peu moins médical que d’ordinaire de par son sujet, mais j’ai tout de même quelques réflexions sur la médecine à vous livrer dans la deuxième partie
A propos de l’association Enfances indiennes
Pour vous expliquer en quelques mots le contexte de ce voyage, je fais partie depuis 5 ans déjà d’Enfances Indiennes ; une association qui s’occupe d’installer des “écoles” dans les bidonvilles de New-Delhi en Inde afin de donner une chance supplémentaire aux enfants défavorisés.
Cette association franco-indienne fondée par Xavier RAY est née il y a bientôt 10 ans dans sa branche française pour soutenir Project WHY ; un projet d’éducation dans les bidonvilles mis en place par Anouradha BAKSHI en Inde.
En raison du surnombre d’enfants par rapport aux capacités des écoles, les enfants ne vont en cours qu’une demi-journée, les filles en alternance avec les garçons. Grâce à ce système, Project WHY peut accueillir les enfants l’autre demi-journée pour leur proposer un soutien pédagogique dans l’espoir d’arrêter le cercle de l’échec scolaire qui caractérise trop souvent l’apprentissage “par cœur” ; sans réelle compréhension de l’élève ; qui est la règle en Inde.
Dans ce cadre, Enfances Indiennes reverse une partie de ses dons à Project WHY, mais participe également au financement d’autres initiatives en faveur des populations défavorisées en Inde. Cette année, deux orphelinats-écoles ont reçu un don d’Enfances Indiennes, ce qui nous a donné l’occasion d’intégrer les visites des orphelinats au voyage que j’ai fait.
Tous les deux ans, un voyage (financé par les membres de l’association eux-mêmes – 100 euros étant automatiquement reversés à Project WHY) est proposé afin de rendre visite aux responsables de Project WHY et de voir comment se passent les choses sur place. J’aime beaucoup ce concept qui permet d’allier l’utile à l’agréable en voyant directement où va l’argent que l’on verse mais également de rencontrer les enfants et de mieux comprendre les conditions de vie qui sont les leurs. Du volontariat dans les structures des bidonvilles est possible pour ceux qui veulent aussi donner du temps.
Le troisième voyage
C’était la troisième fois que je me rendais en Inde. Pourtant, à chaque voyage, c’est une découverte et je ne vois jamais les choses avec le même regard que les années précédentes. Nous sommes allés à la rencontre des deux orphelinats en Inde du sud, puis avons fini le voyage par deux jours à New-Delhi pour revoir les enfants pris en charge par Project WHY.

Exemple d'école dans un bidonville (école = maison en briques roses sur la droite)
Les années précédentes, nous avions eu droit à des spectacles de danse et des petites pièces de théâtre présentés par les enfants. Cette fois-ci ils avaient prévu des activités à faire avec nous. Les enfants étant regroupés par tranche d’âge, nous nous sommes retrouvés tantôt en train de jouer aux chaises musicales avec les plus petits, tantôt en train de réfléchir sur des jeux de société, d’adresse ; à bricoler ou encore à discuter et échanger avec les plus grands (le tout en anglais). Lors de ces échanges, j’ai été frappée par la vivacité d’esprit de ces enfants et leur capacité à mémoriser, s’informer, créer à partir de rien en liant leur imaginaire aux capacités de survie dont ils font nécessairement usage de par leurs conditions de vie difficiles. En un mot, j’ai été émerveillée de potentialités qui sont révélées et cultivées grâce au soutien de l’association. Cela m’a fait chaud au cœur et je ne pouvais qu’être reconnaissante et admirative de la dévotion et de l’implication au quotidien des enseignants et responsables sur place, qui chacun, mettent leur énergie au service de l’avenir de ces enfants.

Classe des petits

Classe moyenne section
Il est possible qu’en me lisant vous trouviez mes propos un peu trop enthousiastes, dressant un portrait trop idéaliste de l’aide apportée, mais je crois qu’au vu des conditions de vie de ces enfants, qui restent tout de même difficiles à imaginer tant que l’on ne les a pas “constatées” visuellement et émotionnellement par soi-même, il faut saluer l’énergie nécessaire pour maintenir de tels espaces d’espoir au milieu des tas d’ordures des bidonvilles.

Discussion avec les plus grands
Ce flot d’expériences humaines et d’interactions m’a laissée songeuse quant à la manière dont je compte organiser la suite de ma vie professionnelle et personnelle. Plus les années passent et plus j’ai l’impression que notre vie ne peut prendre tout son sens qu’à partir du moment où nous pouvons la placer au service des autres. Mais paradoxalement pour pouvoir céder une partie de notre temps et de nous-mêmes à d’autres, nous devons être initialement en accord avec nous-mêmes et avec notre vie ; ce qui, je trouve, n’est pas toujours évident du moment que l’on évolue dans un monde où le rendement, la croissance et le profit sont les “moteurs officiels” de la majorité des activités professionnelles.
Pour autant, il existe toujours des êtres humains qui arrivent à combiner économie et humanisme, mais pour garder ce cap, je crois qu’il faut rester modeste et ne pas céder à la tentation de l’enrichissement personnel démesuré. Il me faut donc conclure cet article en remerciant Anou, Xavier ainsi que tous les autres intervenants que j’ai pu rencontrer pour leur dévouement et leur combat quotidien afin d’assurer à ces enfants un avenir aussi indépendant que possible.
Rendez-vous sur www.enfancesindiennes.org
Cela me rappelle un peu Madagascar où j’ai effectué deux voyages touristiques notamment pour tâter le terrain et voir ce que je peux faire pour les malgaches. J’ai constaté que les principaux problèmes qui rongent le pays (scolarisation des enfants très instable, tourisme sexuel toujours aussi présent, mauvaise hygiène, importante deforestation, braconnage en tout genre) sont lies. Il est très difficile de sensibiliser à ces problèmes les Malgaches qui jugent plus opportun de travailler pour les riches qui y exploitent des terres plutôt que d’aller à l’école…! Ils vivent tellement dans le présent (gagner de l’argent à tout prix pour nourrir sa famille) que l’avenir ne semble pas avoir de sens pour eux. Bravo pour ton initiative en Inde tout aussi touchante qu’emouvante, que la démarche perdure
Très beau récit qui m’a rappelé un peu mon initiative d’avoir quelques cours d’art aux élèves sourds dans une école du Cambodge, pendant mes vacances, il y a plusieurs années.
Et les enfants sourds, que deviennent-ils dans ces bidonvilles ? Comment les Indiens voient-ils la surdité de l’autre ?
En tout cas, tu comprends mieux pourquoi le recours à l’implant est vain en Inde…. Déjà, il y a la fracture Nord-Sud. Bientôt, y aura-il l’humanité à deux vitesses où les « riches » sourds seraient tous implantés et les autres non ?….. OK, je sors….
Continue à vivre comme ça et ça inspirera beaucoup de gens autour de toi ! Joyeuses Pâques !
Je te rejoins tout à fait dans la conclusion de cette première partie. Il y a peu de chances qu’on arrive à donner un sens à sa vie en ne la passant qu’à accumuler richesse ou renommée. En étant utile aux autres, c’est là qu’on peut lui donner véritablement du sens.
Je ne peux donc qu’être admiratif du sens que tu donnes à la tienne.
Ludivine,
Nous avons quelques points communs avec vous: la passion de l’Inde ( 4ème voyage en quelques années) et le désir d’essayer d’y être un peu utile. Nous contribuons donc aussi à la scolarisation d’enfants ruraux défavorisés près de Pondichery. Une école y a été crée par Ajit, personnage charismatique, ancien de l’ashram de Sri Aurobindo, financée par des associations en Europe et au Canada. Nous les avons visités à Pondichery et ce fut une grande joie de voir ces enfants épanouis nous accueillir avec tant sourires. Jamais nous n’avons eu le sentiment d’aussi bien utiliser notre argent.
L’Inde est vraiment un pays fabuleux. Les contacts avec les indiens sont spontanés et chaleureux et la spiritualité qui y règne émeut même les athées que nous sommes.
Merci Ludivine de nous avoir fait part de votre expérience.
Bernard et Solange
Merci Ludivine d’avoir partagé ton voyage en Inde avec nous,je crois que nous pouvons faire tous quelques choses contre la misère dans le monde,je suis devenu vegan pas juste pour les animaux mais aussi pour les gens ( la faim et la soif dans le monde )
La misère est partout,dans notre pays et aussi en France ou plusieurs sont sans abris.
Il y a tant à faire que c’est étourdissant.
Merci encore Ludivine
Merci pour ton engagement Marcel ! Je partage à 100% ton avis, nous avons tous un rôle à jouer, et devenir végan ou végétarien c’est déjà faire la différence. Comme tu le dis, il y a tellement de petits gestes à faire chaque jour que nous ne pouvons jamais manquer d’inspiration et d’idées
Bonjour Ludivine, ce récit, plein d’humanité, me rappelle qu’il y a bien des années, mon fils et moi avions soutenu financièrement et donc parrainés 4 enfants indiens (deux filles et deux garçons) afin de leur donner toutes les chances pour leur avenir.
or, les informations concernant nos pupilles étaient maigres si ce n’est inexistant ; 4 photos en cinq ans, aucun petit mot des enfants.
Nous avons donc cessé notre aide en nous consolant qu’ils avaient 15/16 ans et que leur instruction était bénéfique.
A présent, après avoir lu ton récit, je vais aller m’ inscrire dans cette association, car je peux encore apporter ma contribution.
merci Ludivine
Merci Roland pour ton témoignage et ton envie de poursuivre l’aventure, ça me fait plaisir de lire cela
Merci de tout coeur pour ce recit emouvant. tes mots m’ont fait chaud au coeur. L’essentiel c’est de regarder avec son coeur… c’est ce que l’on essaye de faire chaque jour.. mais c’est surtout grace a vous tous que nous pouvons continuer a faire une difference…merci d’etre la pour nous
Bonjour Anou, merci d’être passée sur mon blog
Cela me touche de savoir que l’article t’a inspirée. Le temps n’étant pas toujours aussi souvent que je le voudrais à ma disposition, écrire un article sur l’association me semblait être une des petite pierres que je peux apporter à Enfances indiennes. A bientôt
Je rentre également d’un voyage en Inde (le 18e.Plusieurs ont été des voyages entièrement consacrés à des visites d’institutions et des rencontres professionnelles. A chaque fois c’est une belle leçon de vie et de tolérances qui inévitablement change notre manière de faire et d’être et remet « la pendule à l’heure » dans nos renvendications.J’ai rencontré anou Bakshi il y a plus de 15 ans et assisté à la naissance de son Association et de Project Why voici 12 ans. Que de chemin parcouru et de résultats obtenus avec aussi peu de moyens financiers.
Je suis fière de pouvoir la soutenir à travers l’association Enfances Indiennes.
Bonjour Geneviève, cela fait plaisir de te voir dans les commentaires, merci pour ton témoignage « vécu de l’intérieur » de l’évolution de l’association et de tous ceux qui ont grandi avec